Le vide…et le plein

Ne pas opposer ce qui est indissociable.

Plusieurs d’entre vous m’ont gentiment demandé : « Vous ne nous écrivez plus, pourquoi ? »

Parce qu’il y a eu du vide et du trop-plein.

Sans entrer dans des détails ennuyeux ou intimes disons qu’entre un monde absurde qui convoque toutes nos indignations et un deuil personnel, le vide de l’absence et le plein de chagrins, il est difficile de prendre la parole surtout quand on fait un métier à priori aussi peu « nécessaire » que le mien.

Je ne pense pas que faire le vide soit effacer ou oublier, par exemple on dessine autant avec la gomme qu’avec le crayon. La gomme n’efface pas : elle crée de l’espace, rend le trait plus juste. Le trait est le plein mais prend tout son sens grâce au vide autour.

La poésie, en peu de mots, crée du silence qui permet à la rêverie d’éclore, en musique, le rythme n’est rien d’autre que cette alternance en quête d’harmonie.

Saint-Exupéry dit : « La perfection est atteinte non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer ».

Le plein est associé à la notion de matière et de structure mais aussi de poids alors que le vide suggère la légèreté, idée à laquelle je n’adhère pas car il y a des vides très lourds.

Pour François Cheng*, le vide et le plein ne sont pas des opposés irréconciliables mais des dimensions complémentaires : le vide n’est pas le néant, il est le souffle tandis que le plein c’est la forme, la création, les actes. Il parle du « vide fertile » cette idée me plaît énormément.

Et les bijoux dans tout ça ?

Outre la quête d’esthétique et de confort il y a une réalité triviale, une nécessité économique à repenser les bijoux en or aux vues de la flambée des cours. (Or +20% en 4 mois, diamants +28% en 3 ans).

Aujourd’hui faire des bijoux en joaillerie qui soient « pleins » induit un coût élevé qui est un vrai sujet. Or, j’aime les volumes et qu’un bijou ait une présence, j’ai donc pris le parti de repenser et d’assumer que certains bijoux soient « chers », que certains ne soient en stock qu’en argent et en or seulement sur commande. Voici en images ce que ça donne. Il n’y a que de la joaillerie car c’est le défi du moment, beaucoup de bagues car c’est ce que vous préférez, c’est aussi l’exercice le plus difficile.

Et vous, comment aimez-vous les bijoux : à moitié vide ou à moitié plein ?

N’hésitez pas à commenter par retour de mail, vous lire est très précieux, merci !  

Amal

* Vide et plein aux éditions du Seuil.

les vides, les pleins et les déliés:

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