…de parler d’argent.

Bonjour à toustes! Je vous espère en grande forme .

Vous vous dites, elle a pris un sévère coup de soleil sur la tête pour oser parler d’argent ? Je prends le risque🫣.
J’aime beaucoup la rentrée, c’est revenir au port, au point d’ancrage, au départ avec l’espoir d’un meilleur départ notamment avec l’argent. Quand on n’est ni salarié ni rentier c’est aussi le moment de « réamorcer la pompe ».

A mon arrivée à Paris, pré-ado, je me souviens avoir dit le prix d’un vêtement que je portais et avoir entendu la mère d’une camarade s’exclamer : « Voyons, le prix ne se dit pas, c’est vulgaire ! ».

Je savais déjà que l’argent était un sujet de préoccupation et aussi une aspiration, mais de là à ne pas en parler, je l’ignorais.
Cet incident m’a plongée dans un abime de perplexité. J’ai cogité, cogité et j’ai fini par en parler à mon père. Il m’a répondu : «Ça ne se fait pas de parler d’argent parce qu’en avoir suffisamment c’est ne pas avoir à y penser. Ne pas en avoir c’est y penser et en parler, donc d’un point de vue bourgeois c’est perçu comme vulgaire, comme un aveu d’échec.»

Je venais d’apprendre l’importance d’avoir de l’argent mais aussi de ne surtout pas en parler. Bref le fric c’est pas chic dans la conversation.

En fait l’argent est à cacher… comme les émotions, c’est bien là que se joue notre affaire, les émotions de l’argent et elles sont bien diverses: la peur d’en manquer ou de le perdre, la satisfaction d’en gagner, de le dépenser ou de l’épargner, l’envie de celui des autres, la méfiance que son abondance comme son absence suscitent, le sentiment de pouvoir que sa possession procure et l’humiliation de son manque.

L’argent, qu’on le veuille ou non, est une mesure de valeur et de pouvoir. J’en fais l’expérience au quotidien, le client a le pouvoir d’acheter et moi je dois convaincre. Mon travail est de créer, fabriquer du rêve et des émotions positives et ça, ça n’a pas de prix, ou enfin plutôt si en fait 😉.

Ceux qui m’accordent leur confiance le savent, je pratique avec sincérité des prix cohérents, je travaille en circuit court, je vends souvent en fonction de mon prix d’achat et pas de remplacement, j’offre un service après-vente aussi dévoué et fiable que possible.

Alors oui, épargner c’est être prudent et responsable, c’est une idée très ancrée, consommer c’est céder au désir, mais ce n’est pas être faible : si un achat nous comble c’est déjà qu’il a de la valeur !
Quand on parle de biens « non-essentiels », acheter c’est échanger de l’argent contre de la beauté et du plaisir c’est aussi échanger de la connaissance, du savoir-faire : on peut Avoir et Être.

L’argent est un des ingrédients de la liberté. Pour les artistes un défi de plus car rentabilité et créativité ne sont pas toujours compatibles. Personnellement sans avoir l’esprit de lucre (et je le déplore) j’accorde à l’argent une fonction cardinale : Celle de m’aider à être plus libre de mes choix.

Et vous ? êtes-vous plutôt épargne ou dépense, dé-pense qu’on panse ?

Et comme disait Jules Renard : « Si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le ! »

PS: Cette lettre a été nourrie par mes échanges avec Nathalie Longevial, autrice de talent dont j’affectionne les écrits fins et joyeux, sa newsletter du jour traite aussi de l’argent, je la remercie chaleureusement de cet exercice stimulant. Vous avez envie de lire son point de vue ? C’est ici 👉  https://nathalielongevial.substack.com/

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je vous remercie, Amal ✨