Une chambre et un bijou à soi ✨ ✨ ✨

La Journée de la femme une fois par an, vraiment ?

Je suis une femme avec un prénom mixte, Amal (ce qui m’a valu une convocation au service militaire quand il était obligatoire au siècle dernier, ne riez pas c’est vrai 😉 ) je crée des bijoux à priori pour les femmes, c’est un peu sectaire je sais car les hommes en portent aussi et de plus en plus, je m’en réjouis, Messieurs venez m’en parler… Ça m’intéresse sérieusement. Enfin il y a la dissolution du genre, ça se complique, note à moi-même : Dessiner des bijoux moins genrés, il parait que la création réussie est androgyne…

J’ai choisi l’intitulé de la bafouille du jour inspirée par le titre de l’essai de Virginia Woolf qui dit presque tout : Une chambre à soi. » Pourquoi un sexe est-il si prospère et l’autre si pauvre ? Quel est l’effet de la pauvreté sur le roman ? « . C’est en ces termes que Virginia Woolf pose la question dans cet ouvrage de commande paru en 1929 dont le titre et le sujet devaient être « Femmes et fiction ».

Bon, admettons…le 8 mars célébrons les femmes, la femme. Une date de célébration est une pause, une invitation à faire le point, à considérer ce qui a été accompli et revoir ses objectifs (de préférence à la hausse) plutôt que de ruminer des regrets.
Je ne suis pas spécialement féministe ni du genre à adhérer à un parti ou militer, je m’exerce à contenir mes révoltes et m’essaie à une principale ligne de vie : le bon sens.
En vertu de quel bon sens l’homme serait-il fort et la femme faible ?
La femme : cet être altruiste, flatteur mais pur, doux mais sympathique, l’ange et le roc du foyer… je vous laisse compléter ce méli-mélo de clichés réducteurs aussi universels que résistants.
Je ne crois pas au genre, à ces prétendus attributs féminins/masculins, parfums et maternité pour les femmes/ engins et métier pour les hommes, mais à la bisexualité psychique.

Quasi contemporaine de Woolf, notre grande Colette se défendait d’être féministe, la liberté est au cœur de son œuvre et de ses choix de vie mais elle se disait « travailleuse prolétaire », elle travaillait pour l’argent et être libre, ainsi sans complexes elle a exercé des professions aussi diverses que le journalisme, la cosmétique en salon, la performance sur scène et bien sûr l’écriture.

Alors me direz-vous, quel rapport avec la frivolité des bijoux ?

Et bien plein de choses ! Pour faire des bijoux j’ai dû justifier mes choix, étudier, apprendre à valoriser mon travail et à moins me soucier de la pensée d’autrui, je me suis affranchie d’un certain déterminisme, j’ai rogné sur le temps dédié à mon foyer et aux miens, j’ai appris à écouter les femmes, les hommes qui aiment les femmes et les couples en quête d’un bijou, cet objet aussi superflu que chargé parfois.

J’ai appris à faire des tâches pour lesquels je n’ai aucun talent ni appétence mais qui était nécessaires à mon activité, avec plus ou moins de réussite et je m’entête parce-que le progrès n’est ni continu ni linéaire.
La preuve, en parlant de progrès, j’entends encore trop souvent dire à une femme (et parfois de la part d’une autre femme) : «Tu t’achètes un bijou toute seule ? A toi-même ? » et ça je trouve que ce n’est plus possible.
Je vous souhaite à toutes et tous une lumineuse, douce et sympathique journée de la femme avec un bijou, des fleurs, une respiration… un espace … à vous !

Un choix de bijoux à soi et à tous les prix

Il n’y a pas que les bijoux dans la vie…

Un essai :

Une chambre à soi de Virginia Woolf, traduit par Clara Malraux.
Un texte majeur doté d’une écriture ironique et dynamique. Un pamphlet mordant, d’une grande actualité et teinté d’humour dans lequel l’autrice y évoque notamment l’évolution concernant les préjugés soi-disant scientifiques sur les femmes. Vous l’aurez compris, il ne s’agit pas que de l’espace concret qui manque aux femmes mais aussi de l’espace temporel, à lire absolument !

Un roman :

Soleil amer de Lilia Hassaine
Un joli petit livre, un récit poignant : Dans un contexte d’immigration des destins de femmes sur 3 générations, les non-dits, la violence faite aux femmes :
« Naître fille, ça voulait dire devenir la boniche de ses frères, puis celle de son mari, ne jamais jouir d’aucun plaisir, si ce n’est ceux de la bouche, et donc grossir, grossir, tomber enceinte autant de fois possible, accoucher sans aucun bruit, brider ses propres filles, qui reproduiront le même schéma à leur tour. »

Une exposition :

Miriam Cahn – Ma pensée sérielle
L’artiste suisse féministe et activiste crée une œuvre ambiguë et frontale qui parfois dérange autant qu’elle interpelle notre humanité .Une évocation déroutante et émouvante des conflits, de l’effroi et de la vulnérabilité engendrée. A voir jusqu’au 14 mai. https://palaisdetokyo.com/exposition/ma-pensee-serielle/

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